Après la Seconde Guerre mondiale, les modes de vie, de déplacement et d’achat évoluent en France notamment sous l’influence américaine. La période des Trente Glorieuses représente l’avènement de la société de consommation. Des centres commerciaux apparaissent sur l’Hexagone à partir des années 1960 pour répondre aux nouvelles pratiques des consommateurs, en intégrant désormais du stationnement pour leurs usagers.
Le bâtiment du 22 boulevard de la Rochelle s’inscrit dans ce contexte. Implanté le long d’un des axes principaux de la ville de Bar-le-Duc, à l’emplacement d’un ancien garage automobile, le projet comprenait plusieurs fonctions. Une galerie commerçante devait prendre place au rez-de-chaussée reliant le boulevard de la Rochelle au quai Victor Hugo. Au premier étage se trouvait un parking aérien et 12 logements étaient répartis sur les niveaux supérieurs.
Le centre commercial, avec sa rue intérieure, n’a jamais vu le jour mais le rez-de-chaussée a conservé eu une vocation tertiaire avec la création d'une agence banquaire.
Haut de cinq étages, l’immeuble dépasse de deux niveaux le gabarit général du boulevard. Son implantation en alignement avec le front bâti atténue toutefois son échelle. Il se déploie sur l’intégralité de la parcelle sur deux niveaux accueillant des locaux au rez-de-chaussée et des places de stationnement au premier étage. Les étages supérieurs sont dédiés aux logements et se développent suivant une configuration en L en limite de propriété sur la partie sud-est et sud-ouest.
La structure en béton se développe en deux trames, de deux et quatre modules. Les façades avant et arrière sont composées de façon similaire Philippe Metrich jongle avec le positionnement des baies qui s’ouvrent très largement sur la ville. Seul un profilé en aluminium file sur toute la façade se déclinant en appuis de fenêtre ou en garde-corps. Les parois sont cependant traitées différemment. La façade principale est habillée d’un parement de pierre qui lui assure une certaine continuité avec la ville historique, alors que les autres sont laissées à nu.
Le dessin dynamique, presque cinétique, des façades fait écho à l’immeuble n°47 réalisé par un autre architecte. Ces deux réalisations prennent place dans un moment de l'histoire de l'architecture où des personnalités comme Jean Dubuisson ou le trio Roger Anger, Mario Heymann et Pierre Puccinelli renouvellent profondément les compositions de façade en s'inspirant de la peinture et de la sculpture abstraites géométriques.
En respectant l'alignement des façades et en rentabilisant l'occupation de la parcelle qui lui était confiée, la créativité de l'architecte s'est exprimée essentiellement sur la composition de façade d’un immeuble dont le programme répond aux nouvelles attentes de la société.
Reconstruction et Trente Glorieuses (1945-1975)
- André BILLET
- Philippe METRICH Architecte
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