Jusqu’à la Révolution, les archives sont disséminées en de nombreux endroits. Elles sont d’abord rassemblées en huit lieux pour le département en 1790, puis un seul six ans plus tard, dans le bâtiment servant alors de Préfecture, avec environ 1000 mètres linéaires d’archives. En 1857, face à l’accroissement du volume, une maison, puis trois, sont transformées pour accueillir les Archives Départementales. Un premier bâtiment dédié est élevé à la place de ces maisons en 1913. Arrivé à saturation, il est remplacé en 1968 par un bien plus vaste situé à quelques centaines de mètres par Jean Fayeton, grand architecte et ingénieur. Cet édifice est plus adapté à la consultation du fonds.
Cependant, au fil des ans, ce bâtiment est devenu trop étroit, bloqué dans un site très complexe. La sécurité contre l’incendie n’était pas assurée et son extension était quasiment impossible.
Aussi, en 1992 est voté le projet d'un nouveau bâtiment. Dix ans plus tard, un concours est lancé. Il est remporté par l'agence Denu et Paradon Architecture. Le chantier, d'abord différé, a lieu de 2006 à 2011. La capacité du nouveau bâtiment est de 30 km d’archives.
Implanté au bord d’un plateau, en entrée sud de ville et face à des lotissements, l’édifice impose sa masse grise et compacte au-dessus d’un haut mur de soutènement retenant une terrasse dédiée au stationnement. Le mur est percé d’un escalier monumental, surtout démonstratif, exprimant que l’édifice est accessible malgré sa position qui pourrait le faire assimiler à une forteresse.
L’ensemble est tout en lignes et angles droits. Les parties pleines sont constituées de panneaux lisses, laqués en gris neutre mat.
Le bâtiment est composé de deux volumes : un cube entouré sur trois côtés par un pavé plus bas, fortement vitré, qui concentre l’ensemble des locaux de travail et de consultation. A gauche l’accueil du public et la consultation, sur l'avant les bureaux, et en retour sur la droite le traitement des nouveaux documents. Des brise-soleil horizontaux, également très géométriques, protègent ces immenses verrières.
En second plan, le volume opaque du cube vient dominer l’ensemble. Il s’agit des magasins de stockage. Chaque face est percée d'une grande baie verticale éclairant les circulations. La façade arrière n’est pas contrainte par le volume bas : une extension est possible.
Les espaces accessibles au public et les bureaux sont traités avec soin : une lumière naturelle abondante, et toujours une dominante grise et un dessin soigné de lignes se croisant à angles droit.
La vaste salle de lecture répond à un besoin de consultation aisée des archives. Le plafond est animé par des cylindres de couleurs, en opposition à la monotonie de cet espace si géométrique.
Les façades homogènes, de métal laqué gris et de verre, du nouveau bâtiment des Archives Départementales de la Meuse s'inscrivent dans un écrin végétal en entrée sud de ville.
Cet édifice répond à un besoin croissant de conservation et de consultation aisée des documents administratifs, dont le plus ancien date du Xème siècle. Il offre les meilleures conditions possibles de stockage, de travail et de consultation par une grande rationalité des espaces. Dès l’entrée franchie, il se révèle agréable et accueillant au visiteur.
XXIe siècle (2000-...)
- Conseil général de la Meuse
- Agence Denu et Paradon Architectes, mandataire
- Gérard BUFFIERE Architecte associé
- ACTE Bureau d'études technique
