A l'instar des communes de Saint-Dié-des-Vosges, Gérardmer, la Bresse ou encore Epinal, Anould est l'une des communes les plus durement touchées par les destructions de la Seconde Guerre mondiale. En novembre 1944, ses principaux équipements (mairie, groupe scolaire, papeteries) et la quasi-totalité des habitations sont anéantis par le feu ou la dynamite.
Très endommagée, l'église paroissiale Saint-Antoine, datée de 1828, est reconstruite sur son site d'origine par François Boleslas de Jankowsi (1889-1972), un architecte d'origine polonaise nommé en 1944 architecte-urbaniste des communes sinistrées de la Vallée de la Meurthe. A ce titre, il réalise plusieurs bâtiments dans le département, tels que l'église de Saulcy-sur-Meurthe et les groupes scolaires de Gerbépal, Corcieux et Anould.
Financés par les crédits accordés pour les dommages de guerre, les travaux de reconstruction de l'église Saint-Antoine commencent en 1964 et s'achèvent quatre ans plus tard. Parallèlement, le maître-verrier Gabriel Loire (Chartres), chargé de remplacer la totalité des vitraux de l'église, conçoit vingt-sept verrières en dalles de verre exécutées en 1967.
L'église Saint-Antoine est reconstruite à l'emplacement de l'ancienne église détruite, sur les hauteurs du village, dominant la vallée de la Meurthe et à proximité du cimetière. Le nouvel édifice ne fait pas l'objet d'une réelle inventivité architecturale. Il conserve des dispositifs simples et traditionnels, magnifiés en façades par des blocs de grès rose des Vosges qui soulignent les angles, les piliers, les contreforts, les corniches et les baies en plein cintre.
L'église se développe à partir d'un plan en croix latine composé d'une nef rectangulaire, sans bas-côté ni chapelle latérale, ouvrant sur une abside semi-circulaire, jouxtée, au Sud, par la sacristie, et au Nord, par la chaufferie. A l'Ouest, une travée supplémentaire sert de porche, sur lequel repose la tour du clocher. Le programme décoratif, relativement modeste, se distingue par la mise en oeuvre soignée de G. Loire, jouant sur le contraste entre larges surfaces aveugles et la lumière magnifiée par les vitraux, réalisés à partir de blocs de verre colorés sertis dans de larges réserves de ciment.
Les reconstructions des années 1920 1950 en Lorraine, un renouveau architectural et urbain, URCAUE Lorraine/La Gazette Lorraine, 2011.
HENRY Jean-Yves, « La Seconde Reconstruction dans l’est des Vosges », In Situ [En ligne], 21 | 2013, mis en ligne le 17 juillet 2013, https://insitu.revues.org/10443.
Service régional de l'Inventaire de Lorraine, dossier " Anould ".
http://www.anould.fr/wp/monuments/
Construite entre 1964 et 1968 par François Boleslas de Jankowsi, architecte urbaniste des communes sinistrées de la Vallée de la Meurthe, l'église Saint-Antoine remplace l'ancienne église du XIXe siècle partiellement détruite en 1944. Elle conserve des dispositifs simples et traditionnels, tempérés par la mise en oeuvre soignée de Gabriel Loire, qui réalise pour cette église vingt-sept verrières en dalles de verre.
Reconstruction et Trente Glorieuses (1945-1975)
- Commune d'Anould
- Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme (MRU)
- François Boleslas de JANKOWSI Architecte urbaniste des communes sinistrées de la Vallée de la Meurthe
- Gabriel LOIRE (Maître-verrier)
