Centre d'Intervention et de Secours des Sapeurs-pompiers

Metz (Moselle)
  • Équipements

Historique

La réorganisation des services de secours et l'évolution des besoins en matière de gestion des risques nécessitent la construction d'une nouvelle caserne, engagement acté lors de la séance du 21 juillet 1955 du conseil municipal de la ville de Metz. Le site d'implantation retenu est celui de la caserne militaire canadienne Féraudy, bordant la Seille à proximité de la Porte des Allemands. Stratégique, ce secteur longeant un grand axe et jouxtant le centre ancien de la ville était déjà pressenti dans un projet de création de caserne de pompiers daté de 1912, dont la réalisation n'a pu voir le jour suite à la première guerre mondiale. Le site accueille un programme complet composé d'ateliers/garages comprenant une tour de séchage des lances, d'un gymnase avec terrain d'entraînement, d'un bâtiment administratif et des logements (52 unités). Le projet est confié à une équipe de quatre architectes constituée de Georges-Henri Pingusson, Louis-Jean Marie, Louis Pitet et Robert Ochs. Si l'on excepte l’église Saint-Pierre de l’ancien village de Borny (rattaché à Metz en 1962), il s’agit de la seule œuvre architecturale construite à Metz par Georges-Henri Pingusson, alors architecte en chef de la Reconstruction en Moselle. La caserne est inaugurée le 16 octobre 1965, mais ne sera achevée qu’en 1978 avec la construction de nouveaux logements.

Dates à retenir

1950 : Conception du premier plan masse
1961-1965 : Exécution de la première tranche de travaux
1965 : Inauguration de la caserne
1975-1976 : Exécution de la seconde tranche de travaux
1978 : Fin de la construction

Description

Le plan masse de ce complexe bâti, implanté sur une parcelle toute en profondeur comprise entre le cours de la Seille et les voies ferrées, s'organise autour d'une longue cour d'honneur. Bénéficiant de deux entrées distinctes, la cour permet d'une part de séparer les usages sur la parcelle (installations du quartier technique et les logements), et d'autre part, de faciliter le flux et les manœuvres de véhicules. L'impact visuel de cet ensemble de grande ampleur demeure toutefois discret, voir invisible : la préservation des masses arborées de la Seille associée à la faible hauteur des bâtiments techniques, privilégiant l'horizontalité, contribuent à l'intégrer dans son environnement. Ainsi, seuls émergent de façon emblématique tel un repère dans la ville les silhouettes verticales de l'immeuble de logements et de la singulière tour de séchage. Ces derniers ancrent l'ensemble spatialement, nécessaire contrepoint aux ateliers/garages dont le linéaire rectiligne de 120 mètres confère à son volume une puissante dynamique horizontale, particulièrement perceptible depuis l'entrée nord. L'emploi du vocabulaire stylistique du Mouvement Moderne apporte une cohérence d'ensemble à ce complexe dont la grande échelle permet difficilement d'appréhender les relations qu'entretiennent ses composantes bâties. Il s'exprime dans la matérialité du béton armé, la composition rigoureusement géométrique des façades, dépourvues de toute ornementation. Leur vocation fonctionnelle domine sans fard, valorisée par la rationalisation de la structure porteuse mise à nu. La répétition sérielle de modules dictée par les contraintes de préfabrication conduit à une écriture dépouillée, valorisant une rythmique basée sur la symétrie et l'alternance pour animer et structurer les façades. La superposition des plateaux en porte-à-faux de la cage d'escalier ouverte de la tour de séchage, surmontée d'un mat effilé, façonne son identité particulière et reconnaissable.

La réhabilitation de l'immeuble de logements au cours des années 1980 témoigne de la polémique engendrée par la construction d'une architecture aux lignes modernes à proximité de la Porte des Allemands. Son identité originelle fut altérée par cette intervention, réversible toutefois. Quant au bâtiment accueillant les ateliers techniques, sa façade était initialement pourvue d’une longue baie horizontale cernée d'un cadre saillant, aujourd’hui divisée verticalement par des trumeaux et meneaux en béton. La baie formait une mince ligne horizontale contrastant avec les dizaines de portes de garage verticales séparées par d'étroits poteaux de béton.

Documentation conseillée

TEXIER Simon, Georges-Henri Pingusson, Architecte, 1894-1978, Paris : Éditions Verdier, 2006.

COLL., Georges-Henri Pingusson architecte, l’œuvre lorraine, Itinéraires du Patrimoine n° 147, Inventaire Général, 1997.

COLL., Moselle Architecture, Le XXe siècle, Cent ans / cent bâtiments, Metz : Serge Domini, 2003.

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Intérêt

La forte présence urbaine de la tour de séchage et de l'immeuble de logements du Centre d'Intervention et de Secours des Sapeurs-pompiers de Metz rappelle le passage en Lorraine de l'une des principales figures de la modernité architecturale en France : Georges-Henri Pingusson. Cet ensemble à la vocation usuelle est une des œuvres les plus remarquables de l'architecture moderne à Metz. Il en illustre les caractéristiques (simplicité des formes et sobriété des façades, emploi de matériaux industriels, de procédés de préfabrication et standardisation).

Label Patrimoine du XXème siècle

Période(s)

Reconstruction et Trente Glorieuses (1945-1975)

Maîtrise d'ouvrage

  • Ville de Metz

Maîtrise d'œuvre

  • Georges-Henri PINGUSSON Architecte
  • Louis-Jean MARIE Architecte d'opération
  • Robert OCHS Architecte d'opération
  • Louis PITET Architecte d'opération

Localisation

2, rue Henry de Ranconval
Metz (57000)

Mots clés

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