Eglise Saint-Pient, Saint-Agen, Sainte-Colombe

Historique

La construction de l'église Saint-Pient, Saint-Agen, Sainte-Colombe s'inscrit dans un plan de reconstruction du village de Moyenvic, très endommagé par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale.

Elle remplace l'ancienne église médiévale dont le portail gothique, protégé au titre des Monuments historiques, datait du XIVe siècle. Profitant de l'ouverture à la modernité de la communauté ecclésiastique de l'époque, Gil Bureau, qui oeuvre également à la reconstruction des habitations et fermes détruites du village, s'investit dans la conception d'un édifice d'une grande modernité. Les travaux débutent en 1960 et s'achèvent en 1965.

En 2015, l'église, comme le village, reçoit le label " Patrimoine du XXe siècle ".

Dates à retenir

Description

La nouvelle église Saint-Pient, Saint-Agen, Sainte-Colombe affirme sa position en prenant place au centre même du village de Moyenvic, sur un ilot délimité par les rues de Metz, de Strasbourg, de l’église et de l’Etrille. Elle y affiche le caractère résolument contemporain d’un monolithe en béton, évoquant tout à la fois la sobriété, la grandeur et la pauvreté de l’Eglise. Son architecture combine minimalisme, recherche plastique et effet symbolique, s’inscrivant ainsi en réponse au mouvement de renouveau de l'architecture religieuse que connaît la France au sortir de la guerre.

Le volume de l'église se compose de trois parties. La plus grande, de forme cubique, abrite la nef. La seconde, plus petite, correspond au chœur, tandis que la troisième, une tour-clocher à base triangulaire, située hors œuvre, vient parfaire, tel un véritable élément sculptural, la composition d'ensemble. A son pied, un autel extérieur permet d’officier en plein air.

Entièrement réalisée en béton armé et initialement revêtues d’un enduit blanc, les façades de l'église ne présentent aucun élément de décors et sont uniquement animées par l’alternance des pleins et des vides. Tandis que la façade d’entrée est borgne, les murs latéraux de la nef sont rythmés par de petites baies dont la taille décroit en fonction de leur hauteur et le chœur abrite une verrière monumentale sur le thème de la croix. A l’intérieur, cette mise en scène de la lumière est destinée à accompagner le fidèle dans sa quête spirituelle. Dans la nef, l’obscurité domine, en opposition à l’espace de célébration qui jouit d’une luminosité plus importante. Les vitraux, conçus par l’artiste Camille Hilaire et exécutés par l’atelier Benoît de Nancy, sont des dalles de verre serties de ciment.

Documentation conseillée

Eglise Saint-Pient, Saint-Agen, Sainte-Colombe, exposition organisée en partenariat par le Service régional de l'Inventaire et le Conseil général de la Moselle.

GLOC Marie, « Louis-Gilles dit Gil Bureau (1914-1991), architecte de la Reconstruction en Moselle ». 50Sept, n° 20, 2013, p. 27-31.

La Manufacture du Patrimoine, " Moyenvic. Village de la seconde reconstruction ", dossier de labellisation " Patrimoine du XXe siècle ", CRMH, DRAC Lorraine, 2015.

http://www2.archi.fr/DOCOMOMO-FR/lorraine-moyenvic.htm

http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/53100/LCL2006_1-2_46.pdf?sequence=1

Le parvis, d'une grande sobriété, mène à l'entrée qui constitue la seule ouverture de cette façade.

A l'arrière de l'église, le choeur, avec sa verrière monumentale, se distingue du volume de la nef.

La tour-clocher s'élance vers le ciel, tel un élément scuptural.

Muni d'une simple main courante et ne présentant ni limon apparent, ni contremarche, l'escalier extérieur qui se déploie tout autour de la tour-clocher, apparaît comme suspendu dans le vide.

Dépourvues de tout élément ornemental, les façades sont rythmées par l'alternance des pleins et des vides à l'intérieur desquels sont placés les vitraux.

A l'intérieur de l'édifice, la lumière joue un rôle symbolique : tandis que les fidèles sont plongés dans l'obscurité de la nef, une verrière monumentale éclaire le choeur.

Les vitraux de Camille Hilaire sont des dalles de verre colorées à dominante rouge et bleu.