• Habitat collectif

Historique

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la ville de Briey repense son plan d’urbanisme et ouvre des perspectives d’extension. Par l'entremise du ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme Eugène Claudius-Petit et du conseiller général Philippe Serre, Le Corbusier est impliqué dans ce projet dès 1950. Cependant, c’est l’architecte parisien Georges-Henri Pingusson qui est chargé du plan d’ensemble en 1952.

Déjà auteur de deux premières unités d’habitation à Marseille (1945-1952) et à Rezé près de Nantes (1948-1955), Le Corbusier parvient à convaincre le maire de Briey, Pierre Giry, d’en construire une troisième sur son sol. Entre 1954 et 1956, l’architecte franco-suisse mène toutes les études nécessaires. Le chantier ne commencera qu’en 1959 pour s’achever en 1961 ; il sera conduit par le célèbre collaborateur de Le Corbusier, André Wogenscky.

La crise sidérurgique des années 1970, associée à divers problèmes techniques, dépeuple et dégrade inéluctablement l’édifice, au point que sa destruction est annoncée en 1983. Mais le nouveau maire Guy Vattier se bat pour sa sauvegarde ; s’ensuit une lente mais heureuse renaissance. L'immeuble est inscrit au titre des Monuments historiques en 1993 puis restauré entre 1990 et 2009.

Installée dans plusieurs anciens appartements, l’association culturelle La Première Rue (fondée en 1989) contribue à faire vivre cet édifice en l’ouvrant au public pour des visites et des expositions.

Dates à retenir

1954 : Début de la conception
1959 : Début de la construction
1961 : Fin de la construction
1983 : Fermeture et menace de destruction
2009 : Fin de la réhabilitation

Description

L’Unité d’habitation de Briey reprend les principes mis en place pour ce type d’immeubles par Le Corbusier. Elle est particulièrement proche de celle de Rezé.

Longue de 110 mètres, large de 19 et haute de 56, elle regroupait 339 logements sur 17 étages, soit une population d'environ 1 000 habitants. La barre est orientée selon l'axe Est-Ouest, afin d’offrir du soleil toute la journée aux appartements traversants. Le premier niveau est largement ouvert par les voiles de béton formant pilotis et ménageant un abri. Au-dessus, les façades sud, est et ouest sont creusées des loggias des appartements mises en valeur par des couleurs primaires. Le pignon aveugle au nord, la cage d’escalier et des espaces de service viennent interrompre cette mosaïque colorée.

A l'intérieur, les étages sont desservis par des "rues" dont la coupe révèle l'ingéniosité. Les appartements en duplex traversant viennent en effet enserrer cette circulation, ce qui explique qu'il n'y ait qu'un corridor tous les deux étages. Les appartements s'ouvrent par un espace de vie comportant une cuisine ouverte, simplement délimitée par un meuble passe-plat. Ensuite, selon les types, on monte ou on descend vers le second niveau où l'on trouve les chambres, la salle de bains et les WC.

Le Corbusier recherche donc ici le difficile équilibre d'objectifs ambitieux, s'agissant d'offrir à chacun un appartement agréable (dont le dimensionnement respecte au plus près l'échelle humaine), favoriser la vie commune (symbolisée par les espaces collectifs) et affirmer le caractère monumental de l’édifice dans le quartier et dans le paysage.

Documentation conseillée

ABRAM Joseph, Le Corbusier à Briey : histoire mouvementée d'une unité d'habitation, Paris : Jeanmichel place/Architecture, 2006.

SBRIGLIO Jacques, Le Corbusier : l'Unité d'habitation de Marseille, Basel : Birkhaüser, 2004.

BONILLO Jean-Lucien & TROPANEO Ruggero, La Cellule Le Corbusier, Marseille : Imbernon, 2013.

COHEN Jean-Louis, Le Corbusier, Cologne : Taschen, 2006.

Site internet de la Fondation Le Corbusier (Paris) : http://www.fondationlecorbusier.fr

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Intérêt

L'Unité d'habitation de Briey-en-Forêt est la troisième application d'un type architectural et urbain inventé par le célèbre architecte franco-suisse Le Corbusier. Le concept, né progressivement dans l'esprit de son créateur dès les années 1920, est révolutionnaire. Il consiste à rassembler dans une même grande barre des services et des centaines de logements, en libérant le rez-de-chaussée ouvert sur de vastes espaces verts et en offrant de larges vues sur le paysage, depuis les étages. La révolution est aussi esthétique puisque désormais, Le Corbusier laisse le béton brut de décoffrage et le marie à des couleurs primaires chatoyantes.

Inscrit au titre des Monuments historiques

Période(s)

Reconstruction et Trente Glorieuses (1945-1975)

Maîtrise d'ouvrage

  • Office Public d'Habitations à Loyer Modéré (OPHLM) intercommunal de Briey (Bailleur social)

Maîtrise d'œuvre

  • Le Corbusier Architecte
  • André WOGENSCKY Architecte
  • Georges-Henri PINGUSSON Urbaniste

Localisation

1, avenue du docteur Giry
Briey (54150)

Mots clés

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