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Éclairer l’espace sacré
Autour du vitrail religieux, du Lunévillois aux Vosges
avril 2016

De Lunéville à Épinal en passant par Baccarat, cet itinéraire propose de porter un regard neuf sur l’art du vitrail dans les années 1950 et 1960 à partir d’une sélection de sept réalisations de maîtres verriers de renom tels que Jean Barillet, François Chapuis ou Gabriel Loire.

Après la Seconde Guerre mondiale, l’art du vitrail religieux connaît de profondes mutations liées à l’évolution des mentalités et à la réforme conciliaire de Vatican II. Des artistes et des maîtres verriers expérimentent de nouvelles compositions, tantôt figuratives mais stylisées, tantôt abstraites, libérant le vitrail de son rôle traditionnel exclusif de diffusion des scènes de la vie religieuse.

Parallèlement, la technique de la dalle de verre, largement employée par Gabriel Loire dans les Vosges, offre au vitrail un nouveau potentiel d’expression que ne permettait pas l’usage du plomb. Grâce à cette technique novatrice associant des blocs de verres taillés sertis dans un joint de ciment, le vitrail devient un élément architectural à part entière, un véritable panneau mural produisant des effets de couleur, de matière et de lumière inédits. Les verrières de l’église Notre-Dame-au-Cierge à Épinal, dernière étape de cet itinéraire, en offre un exemple remarquable signé de l’atelier Loire, l’un des plus importants de l’époque.

Départ : Lunéville
Arrivée : Épinal
Mode de transport : automobile

Distance : 156 kilomètres
Durée : 3 heures

Les étapes de cet itinéraire :

  • Etape A

    Eglise Saint-Léopold (Lunéville - 54)

    Rue Viox

    Au cœur d’un ancien quartier militaire, l’église Saint-Léopold abrite un ensemble remarquable de verrières réalisées par le célèbre maître verrier parisien Jean Barillet (1912-1997) à partir d’esquisses élaborées par le père Etienne Aubry, curé de la paroisse. La verrière de la façade d’entrée, posée en 1954, prend la forme d’une immense composition en dalles de verre sur le thème du Christ en Gloire inscrite dans une baie de 6,71 mètres de large sur 11,28 mètres de haut. Les vitraux du baptistère et de la nef, également réalisés par l’atelier Barillet, adoptent une gamme de tons délicats – des nuances de bleu et de jaune, du blanc et du rouge pour l’essentiel – propres à créer une atmosphère de recueillement.
  • Etape B

    Eglise Saint-Remy (Baccarat - 54)

    Place Général Leclerc

    L'église Saint-Remy, réalisation incontournable de la Seconde Reconstruction en Lorraine, est le fruit d'une étroite collaboration entre l'architecte, les artistes et la cristallerie de Baccarat. Les verrières de la nef et des chapelles sont conçues par les membres du groupe « Témoignage » : Claude Idoux, Denise Chesnay, Albert Lenormand et Paul Keynard. Pour la cristallerie, la construction de l'église est une occasion d'expérimenter une palette élargie de couleurs. Les verrières des bas-côtés sont exécutées par François Stahly et Etienne Martin. Le dialogue constant entre tous les acteurs du projet permet d'atteindre un degré d’exigence élevé dans la réalisation des détails assurant une grande cohérence de l’œuvre.
  • Etape C

    Eglise Saint-Jean-Baptiste (Saulcy-sur-Meurthe - 88)

    Rue de l'Église

    Réalisé en 1962, cet ensemble de vingt-sept verrières en dalles de verre est l’œuvre de Gabriel Loire, maître verrier de renom installé à Lèves près de Chartres. Dans la nef et le chœur, les verrières sont conçues comme une suite dans laquelle l’écriture minimaliste, en osmose avec l’architecture, joue sur le contraste entre les couleurs vives des dalles et les noirs épais du ciment. C’est dans une esthétique diamétralement opposée que Loire traite l’espace du baptistère. Les treize panneaux verticaux juxtaposés forment, malgré la présence importante du béton, un cercle de lumière continu traversé par des lignes vertes et bleues évoquant le baptême.
  • Etape D

    Eglise Saint-Antoine (Anould - 88)

    Rue de l'Église

    À l’instar de l’église voisine de Saulcy-sur-Meurthe, Gabriel Loire est chargé à Anould de concevoir la totalité des vitraux, soit vingt-sept verrières exécutées en dalles de verre taillées et serties de ciment. Les verrières de la nef alternent des motifs géométriques et floraux à dominante rouge, ocre et bleu, tandis que les quatre verrières du chœur représentent saint Antoine, le Calvaire, la Cène et saint Joseph.
  • Etape E

    Eglise Saint-Barthélémy (Gérardmer - 88)

    Rue de l'Église

    À Gérardmer, la lumière naturelle pénètre par une série de vitraux percés dans les parois extérieures conçus par François Chapuis (1928-2002) et exécutés par les ateliers Ripault de Versailles. Les quinze vitraux de la nef forment de véritables murs lumineux, très colorés, atténuant par contraste la blancheur des murs extérieurs. S’inscrivant dans la tradition ancienne du vitrail, ils évoquent l’histoire de l’église et de la paroisse, comme le souhaitait l’abbé Wuillaume, initiateur du projet.
  • Etape F

    Eglise Saint-Laurent (La Bresse - 88)

    Rue de l'Église

    Pour la reconstruction de l’église de La Bresse, Gabriel Loire conçoit vingt-huit verrières en dalles de verre qui s'apparentent à des panneaux muraux. Comme à Cluny, le programme iconographique de ces verrières, défini par Gabriel Loire en collaboration avec le chanoine Laurent, suit le principe d'association d'un apôtre avec un prophète. Les trois vitraux du chœur représentent saint Laurent, patron de la paroisse, la Crucifixion et l'Assomption, tandis que l'histoire bressaude est évoquée dans les verrières de la tribune, du tympan et des vestibules.
  • Etape G

    Eglise Notre-Dame-au-Cierge (Épinal - 88)

    Avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny

    La reconstruction de l’église Notre-Dame-au-Cierge offre une occasion à Gabriel Loire d’expérimenter la technique de la dalle de verre dans le cadre d’un projet particulièrement ambitieux. Le vitrail fermant l'abside, l'un des plus grands de France, s'étend sur 180 m². Il se compose de trois cent quatre-vingt-seize panneaux losangés en dalles de verre illustrant les scènes de la vie de la Vierge, ainsi que plusieurs bâtiments dont la chapelle Notre-Dame-du-Haut de Ronchamp construite par Le Corbusier de 1953 à1955.